Regarder est un Art, par Pascale Géry
« Regarder est un Art » et « L’habit ne fait pas le moine » soulignent le processus impliquant l’observation et l’appréciation de la composition visuelle d’une scène de vie, d’une œuvre d’art, ou même de la nature. L’interprétation personnelle joue un rôle essentiel, une connexion émotionnelle, et une capacité à interpréter les nuances et l’importance de l’apparence humaine.
Réducteurs, raccourcis et superficiels, nos clichés sont en tout point révoltants. Vous le savez. Ils le savent. Tout le monde le sait. Et pourtant, c’est un fait. Les stéréotypes sont aussi naturels que notre « Bonjour » lors d’un premier échange.
Aussi, l’acte d’écouter va bien au-delà de simplement entendre des sons. L’écoute « artistique » peut être intuitive et se manifeste lorsque l’on est pleinement présent dans l’instant, les messages au-delà des mots impliquent le respect des différentes perspectives.
Regarder et écouter sont des activités artistiques fondamentales qui enrichissent notre expérience du monde. Ensemble, ils contribuent à la création et à l’appréciation de différentes formes d’art, formant une toile complexe de sensations et d’émotions.
La compréhension profonde et respectueuse des cultures kanak et océaniennes va au-delà des préjugés superficiels, mettant en lumière la richesse des expressions culturelles de ces communautés. C’est un appel qui va au-delà de l’apparence extérieure pour embrasser la richesse des traditions, des histoires et des formes artistiques qui font partie intégrante de ces peuples. C’est une invitation à explorer ces cultures avec une perspective ouverte et une sensibilité artistique.
Cela encourage à aller au-delà des généralisations culturelles et à reconnaître la diversité des expressions humaines.

La sheming ka thilimek / L’élégance hardie,
La sheming ka thilimek, expression en drehu qui peut se traduire en français par l’élégance hardie, évoque un style ou une attitude qui allie avec succès l’audace et la sophistication. Cela est souvent associé à une manière de se comporter, de s’habiller, ou de présenter des idées de manière à la fois frappante et raffinée.
La culture Kanak et océanienne expriment leur identité et leur résilience à la fois novatrice et élégante, soulignant une richesse culturelle qui ne se limite pas à des aspects extérieurs. Elles suggèrent la manière dont ces communautés abordent et préservent leurs savoirs et raffinements en même temps que leur dignité et ce, malgré les défis historiques et contemporains auxquels elles peuvent être confrontées.
La véritable compréhension est dans l’expérience directe et s’appuyant sur le temps, c’est à dire dans l’immersion et dans la « digestion » (dans le sens d’assimiler et d’intégrer des enseignements, des valeurs, et des pratiques).
Cette compréhension suggère l’idée que l’Intelligence Noble, c’est à dire la Force Noble et la dignité, ne sont peut-être pas immédiatement apparentes, elles se révèlent au fil du temps et de l’interaction.
Et pourtant,
Dans une époque de surconsommation, d’un rythme de vie rapide et d’impatience, d’une culture de la consommation immédiate, basée sur le profit et le règne des m’as-tu-vu privilégiant la réussite matérielle et l’apparence extérieure, nous glissons de plus en plus dans la faillite des grands engagements qui explique les déviances narcissiques de l’individu post- moderne.
Et pourtant, il n’y a pas de « couleur de peau » lorsque le corps devient « malade » et lorsque l’individu traverse une « crise personnelle ». C’est le même résultat de bouleversement face au Covid 19. Bizarrement, nous sommes tous identiques : plus d’urgence, plus de planification, plus d’attentes sur les résultats, de performance et d’évaluation, plus de sous-entendus, plus de gratification…
Le temps s’arrête et l’heure est à l’Écoute.
La spiritualité kanak et les multiples facettes culturelles océaniennes ont toujours façonné l’individu naturellement et automatiquement à cette « Écoute attentive » des aspects de la vie (maux, maladie…) et des faits extérieurs qui peuvent arriver (dégât naturel, bien matériel…).
Face à ces mémoires que nous avons tous en nous, aussi petites soient-elles, malgré les tentatives précédentes inachevées des politiques publiques, l’artiste est toujours persuadé que la richesse culturelle et artistique constituent une base solide pour le progrès social et économique. Elle se ne tient qu’à une SIMPLE décision et surtout de s’y tenir, pour aujourd’hui et pour la nouvelle génération.












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