Gutinic était une Vieille Femme qui vivait sur la falaise à Maré.
Elle était vilaine, galeuse, couverte de mouches. Chaque soir, elle entendait des bruits étranges, surtout quand le vent du Nord soufflait. Parfois, ce bruit ressemblait à un champ mélodieux. D’autres jours, c’était un bruit infernal et il était impossible à cette vieille femme de dormir. Elle se tournait sans cesse sur sa natte en feuilles de cocotiers tressées.
Un beau jour, elle décida d’aller voir ce qui se passait. Elle quitta sa grotte et descendit sur la plage. Au fur et à mesure qu’elle descendait le sentier, un changement se produisait.
Arrivée près de la plage, elle se mit à l’eau, se frotta le corps avec du sable et la transformation fut surprenante : la maladie avait disparu, ses traits s’étaient rajeunis si bien qu’elle fut transformée en jolie fille. Ensuite, elle prit la piciole de feuille de Bourao qu’elle se mit à mâcher. La métamorphose fut complète, elle devint une magnifique jeune fille.
Maintenant se dit-elle, je vais aller « là-bas ». Après 5 à 6 heures de marche dans la forêt, elle rencontra les cigales. Ces dernières étonnées se dirent :
– Mais c’est la Vieille qui vit là-haut dans la falaise, elle est devenue très belle. Mais où vas-tu ?
– Je vais là-bas, et elle demande aux cigales ce qui se passait.
– Eh bien, il y a beaucoup de gens qui dansent, il y a un Géant qui s’appelle « Hnaderug » qui a 21 femmes et, jour et nuit, ils dansent.
– Merci, je vais aller voir.
Elle poursuivit son chemin et arriva dans une clairière. Là se trouvait une grande case et devant des femmes et un grand homme la tête recouverte de plumes d’oiseaux, et tous dansaient.
Le Géant s’arrêta en voyant cette belle fille qui s’avançait et lui proposa de rester parmi eux.
– Merci, dit la jeune fille, j’habite sur la falaise et je voulais savoir ce qui se passait ici, maintenant je retourne chez moi.
– Non, ne partez pas, lui dit le Géant, je vous propose de devenir la patronne de mes concubines.
La belle fille réfléchit et lui dit :
– Je veux bien rester avec toi mais à deux conditions : d’abord, tu tues tes 21 concubines, ensuite tu viens habiter avec moi dans ma grotte.
Le Géant resta indécis et après un long moment de réflexion lui donna son accord. Il réunit ses 21 concubines, les enferma dans la case et mit le feu.
La jolie fille satisfaite, lui dit :
– Maintenant, suis-moi.
Sur le sentier, il se retourna plusieurs fois : le seul spectacle qu’il vit fut sa case à moitié consumée. Mais chaque fois qu’il se retournait pour regarder sa case dont il ne restait presque plus rien, son regard, lorsqu’il reprenait le chemin, tombait sur la jolie fille qui était devant lui et il fut étonné de constater qu’en fait de belle fille, ce n’était plus qu’une femme quelconque qui boîtait.
Ils poursuivirent leur chemin. Une dernière fois, le Géant se retourna : il ne vit qu’un amas de cendres humaines. Lorsque son regard revint vers « Gutinic », il ne vit devant lui qu’une vieille femme qui se trouvait comme un paquet de pourriture. Là, il comprit qu’il avait été trompé. Il s’arrêta et se mit à pleurer. Il quitta la vieille femme et revint près de sa case.
Trois jours après, on retrouva son squelette de géant près des os calcinés de ses femmes.
Moralité de cette légende : « Vanité des vanités, tout est vanité ». Le grand moteur de la Jeunesse, c’est la vanité.
Voilà, hathua !
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