Résumé
La tradithérapie kanak est largement ignorée du droit de la santé applicable en Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, comme elle relève du sacré dans la coutume autochtone, son contenu est rarement divulgué. Dans ces conditions, existe un double blocage. On n’en sortira pas sans un double effort, de la part des pouvoirs publics pour admettre un certain pluralisme en matière de santé (préconisé par l’OMS), de la part de la société Kanak pour se plier à certaines contraintes qu’implique la prise en compte de ce savoir traditionnel par le droit local.
Plan

Extrait
La tradithérapie kanak nous est très mal connue. Les connaissances qui la fondent sont strictement orales. Comme toutes les ethnomédecines populaires, elle passe pour mal autonomisée vis-à-vis de ce que les Européens regardent comme de la magie, voire de la sorcellerie. Les Kanak y voient plutôt un des aspects de leur lien aux ancêtres. Le savoir des tanaka (terme traduit de façon variable : sorcier, barde, etc.), des mèrhî (voyants) et de ceux qu’on appelle kapoturek (devin), kapohyarik (guérisseur) à Hienghène (en nemi) est d’ordre surnaturel. Chaque clan a ses herbes médicinales (deewi en ajië, la langue de Houaïlou) dont le nom aurait été révélé par les morts lorsque le guérisseur est en extase (vinyêê) (Naepels, 2012 :78 ; voir aussi Leblic, 2010 pour le rôle des rêves dans la transmission).
source : Antoine Leca, “La rencontre de la tradithérapie kanak et du système de santé calédonien”, Journal de la Société des Océanistes [Online], 150 | 2020, Online since 02 January 2022, connection on 04 Août 2023. URL: http://journals.openedition.org/jso/11527; DOI: https://doi.org/10.4000/jso.11527












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