« Le temps canaque est surtout une expérience vécue du rythme de la nature, du chaud et du froid, des ignames, de la vieillesse et de la jeunesse, et l’évènement qui renoue les alliances réchauffe, la communauté et la fait grandir. » disait Jean-Marie Tjibaou. Petite piqure de rappel de l’importance de l’environnement, de la faune et de la flore dans la société traditionnelle kanak.
Conférence de Catherine Sabinot, ethnoécologue et anthropologue à l’Institut de Recherche pour le Développement, et Emmanuel Tjibaou, anthropologue : la transmission des savoirs en milieu kanak aux dynamiques de protection de l’environnement.
Au travers de cette conférence « Pe sêêdan » formulé en langue « Fwâi », de sa traduction française « être le chemin de l’autre », on nous pose le défi soulevé par ce binôme: tenter de concilier deux systèmes, par essence, différents dans un contexte de réchauffement climatique et remettant en cause les traditions autochtones. Dans cette dualité, il s’opère une volonté de créer une passerelle, « un chemin » entre un monde transcendant, spirituel, traditionnel et un monde plus visible, matériel, notre société moderne.
Le patrimoine culturel kanak, dans sa dimension spirituelle, immatérielle et matérielle, reste fortement préservée par la population locale kanak. En synergie avec la nature, l’environnement et le monde invisible et spirituel; l’autochtone organise son mode de vie suivant cette interconnexion dont chacun de ces éléments est interdépendant l’un de l’autre. Où l’un est intégré à l’autre. Où l’un vit dans l’autre.
Bien loin d’une vision qui peut paraître folklorique, ces traditions et ces perceptions sont une réalité.
Elles représentent la clé de voute de leur mode de vie ancestral et actuel.
La transmission orale et par la pratique de ces modes de vie, et de ces savoirs ancestraux résistent à l’ampleur et l’extension de la modernité. Toutefois la Nouvelle-Calédonie, au melting-pot grandissant, se compose d’un fond hétérogène avec une superposition d’un système moderne dominant et autochtone.
« Drenge ju » en Drehu signifie soit attentif pour apprendre à apprendre, apprendre à sentir pour mieux prendre en compte des réalités différentes, prendre en compte l’altérité, les différentes réalités. Si on perd notre biodiversité on perd des éléments de nos langues.
La conférence nous propose quatre parties :
- Comment pense-t-on les liens Sociétés-Natures ?
- Comment s’élaborent les équilibres ?
- Comment s’ajustent nos pratiques et nos politiques environnementales ?
- Comment apprendre aujourd’hui ?
Être attentif au monde pour le percevoir, le connaître et parfois le comprendre. Comprendre et trouver sa place pour transmettre cette attention, les savoirs, les savoir-être, les savoir-faire, les manières d’être en lien si divers qui habitent l’Océanie est un défi. Certains savoirs sont partagés par tous, d’autres sont plus secrets. Tous ont vocation à être transmis en suivant des chemins qui leur sont propres. Dans cette conférence, guidée par un pêcheur kanak poussant son embarcation depuis Nouméa, Emmanuel Tjibaou, anthropologue, et Catherine Sabinot, ethnoécologue, proposent de rendre compte des liens entre humains et non-humains qui ont permis en Océanie le fonctionnement et le maintien des sociétés dans leurs interrelations avec les autres, du monde visible comme invisible. Les conférenciers montreront comment ces manières d’être en lien se transforment comment les façons de transmettre se renouvellent au rythme des changements sociaux, économiques, culturels et environnementaux et partageront ainsi leur regard sur les traditions dynamiques de notre Caillou.
sources : écrits inspirants d’un de nos bénévoles Nuwa AUTAI, chaîne Youtube de Calédonia,












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