APEC – Asia-Pacific Economic Cooperation

L’APEC (Asia Pacific Economic Cooperation ou Coopération Économique pour d’Asie-Pacifique CEAP) est née dans un contexte où le désir de créer et de renforcer les économies de la zone Asie Pacifique était un intérêt en croissance.

Selon les notes d’information du GRIC (Groupe de recherche sur l’intégration continentale) de l’Université du Québec à Montréal, dont l’autrice est Lachance Nathalie, l’APEC voit le jour dans le cadre d’un processus à 3 phases ayant pour intérêt la mise en place d’un régionalisme ouvert. Selon Reynolds Clark W, Thoumi Francisco E Wattmann Reinhart dans A Case for Open Regionalism in the Andes : Policy Implications of Andean Integration in a Period of Hemispheric Liberalization and Structural Adjustment publié en 1993, le régionalisme ouvert se définit comme « un ensemble de marchés dynamiques, pleinement intégrés à l’économie internationale à travers l’élimination progressive des entraves à l’échange commercial, conjointement aux mesures vigoureuses mises en œuvre pour accroître l’accès social au marché ».

Ces 3 phases du régionalisme ouvert se sont déroulées pour la première phase de 1960 à 1967, pour la deuxième de 1967 à 1977 et pour la dernière à partir de 1980. Dans un premier temps, il s’agissait de réflexion purement intellectuelle réunissant des universitaires économistes. Par la suite, la phase 2 mêlait à la fois des universitaires et des hommes d’affaires et des fonctionnaires de la région, et la réflexion était toujours portée sur l’amélioration des échanges économiques liés aux affaires ainsi que sur la promotion du développement économique de la région. Puis, la dernière phase a conduit à la création de la PECC (Pacific Economic Cooperation Council) qui est l’équivalent de l’OCDE pour synchroniser les politiques des pays membres dans la région, tandis que l’APEC serait considérée comme la structure coordonnant le développement et la coopération économique des membres.

Objectifs

Les objectifs de l’APEC sont de rendre la croissance économique de la région plus importante, moins restreinte, favoriser la coopération régionale, les échanges (imports-exports) via une synchronisation des réglementations afin de faciliter les procédures douanières.
En bref, il s’agit d’appuyer le libre-échange de marchandise comme de personne, favoriser l’investissement, et un modèle de régionalisme ouvert, c’est-à-dire un modèle où chaque pays membre à un poids égal et où les décisions sont prises en consensus peu importe l’hétérogénéité politique, culturelle et économique de chaque pays membre. Aussi, l’objectif de l’APEC est de promouvoir de manière globale le développement économique, technique et sanitaire de la région Asie-Pacifique en contribuant à renforcer les économies individuelles de chaque Etat.
Toutefois, le poids de certains États au sein de l’APEC constitue un outil de pression face à d’autres puissances occidentales et l’Europe de manière globale. Il s’agit également d’un outil de pression pour la Chine envers les États-Unis, notamment sur le plan économique, face à la pression des Etats-Unis envers la Chine, liée aux Droits de l’Homme.
Pour aller dans le sens de ses objectifs, l’APEC propose divers moyens, c’est-à-dire des projets de renforcement des capacités des pays membres. En effet, grâce aux comités et groupes de travail, l’APEC peut conseiller et effectuer des recommandations et mettre en œuvre les politiques proposées.

Structure et organisation

L’APEC est une sorte de forum économique intergouvernemental composé actuellement de 21 pays membres. À origine, l’APEC était composée de 15 pays membres (USA, Canada, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud, ASEAN, Taiwan, Hong Kong, Chine, Australie). Aujourd’hui, les Etats-Unis et le Japon sont les deux États développés fournissant une part importante du budget de l’APEC.

La structure de l’APEC dans L’APEC : La coopération économique en Asie-Pacifique Nathalie Lachance, Centre Études internationales et Mondialisation Mai 2001

Comme précisé précédemment, les décisions au sein de l’APEC sont prises de manière consensuelle, sans discrimination, et avec un engagement volontaire. Autrement dit, contrairement à l’Union européenne ou d’autres types de coopération ou organisation, l’APEC ne se base sur aucun traité contraignant, mais bien sur l’engagement volontaire de chaque Etat.

Aujourd’hui

L’APEC représente 60 % du PIB mondial, et près de 50 % du commerce international, il s’agit donc d’une zone économique non-négligeable, car elle est la plus dynamique au monde.
En 1994, lors du sommet de Bogor, il a été prévu la libéralisation des échanges commerciaux et des investissements des pays à économie développée dès 2010, et dès 2020 pour les autres pays.
En 2018, lors du sommet de l’APEC en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les tensions étaient fortes entre la Chine et les Etats-Unis et ont abouti à une sortie de sommet sans déclarations, ni communiqués.

Ce que peut apporter l’APEC à la Nouvelle-Calédonie

L’APEC étant indéniablement une coopération pesante dans l’Asie Pacifique et dans le monde, le fait que la KNC rejoigne ce groupe serait plus que bénéfique pour l’archipel. En effet, dans un contexte où un processus de prise d’indépendance est en cours, entrer dans l’APEC permettrait d’accéder à toutes les facilités en termes d’échange économique.

Plus précisément, il y aurait des facilités au niveau du commerce et des investissements en termes de politique douanière, de législation, de réglementation, d’augmentation du déplacement dans la zone de femmes et hommes d’affaires, de transparence au niveau de l’action des gouvernements partisans de l’APEC, car les intérêts sont communs.

Aussi intégrer l’APEC permettrait à la KNC de mieux s’insérer dans la zone Asie-Pacifique, car malgré l’autonomie actuelle de l’archipel à différents niveaux, la métropole a toujours eu le dernier mot sur la marche à suivre en termes de politique, de législation, d’économie et de relation internationale. Ainsi, intégrer l’APEC conduirait la KNC à avoir plus d’autonomie par rapport à la France métropolitaine en matière d’importation et de libéralisation des échanges et plus favorablement envers les pays de la région concernée et membres de l’APEC. Cela permettrait notamment de substituer les produits venant de l’UE à ceux de l’Asie-Pacifique, ce qui contribue à favoriser le commerce régional, à valoriser les produits de la zone. Plus largement cela favoriserait et valoriserait les opportunités de travail dans la zone et donc l’échange d’individus qualifiés dans divers domaines utiles au développement de l’ensemble de la région.

De plus, la KNC au sein de l’APEC obtiendrait des avantages économiques mais également techniques. Autrement dit, le fait d’adhérer à cette coopération basée sur le consensus, l’égalité, l’engagement volontaire, la non-discrimination et le respect de chaque économique, permettrait, du fait des principes cités, d’entrer dans un système avec une croissance économique, d’un développement intégré dans la région, du bien-être des populations et de la valorisation des interdépendances saines.

Finalement l’ensemble des principes de l’APEC, basé sur le régionalisme ouvert et surtout désireux de renforcer l’esprit communautaire des pays de l’Asie-Pacifique, est très sain pour la KNC indépendante, et dans le sens où à l’image des Océaniens, des insulaires du Pacifique, la coopération régionale est basée sur le consensus, l’écoute de chacun pour aboutir à des solutions, contrairement au rapport économique unilatérale avec la France ou entre pays de l’UE où certains ont des vétos et d’autre non, ce qui déséquilibre les rapports entre partenariats.

De quelle manière la Kanaky-Nouvelle-Calédonie peut entrer dans l’APEC

Le processus décisionnel au sein de l’APEC repose sur le consensus ; il en va de même de l’admission de nouveaux membres. Au départ, on admettait assez facilement les pays désireux de se joindre à l’APEC. Toutefois, à partir de 1993, celle-ci s’est trouvée devant la nécessité de prendre d’importantes décisions, notamment au niveau de l’échéancier de la libéralisation. L’APEC a alors imposé un premier moratoire à l’entrée de nouveaux membres et a cherché à établir des critères d’admission officiels. C’est au sommet de Vancouver que des principes auxquels tout candidat à devenir membre de l’APEC doit se conformer ont été adoptés. Si on les compare à ceux existant au sein de la Communauté européenne, les critères d’adhésion à l’APEC sont relativement souples, à l’image de la structure de l’organisation. Ainsi, un candidat doit être situé dans la région Asie-Pacifique, avoir des liens économiques avec les membres de l’APEC (et le pourcentage des échanges avec eux doit être élevé), avoir une économie de marché orientée vers l’extérieur, être en accord avec les principes de l’APEC et produire un plan d’action individuel qui assurera sa participation au plan d’action collective qui fait partie du calendrier de travail de l’APEC. Avant d’obtenir le statut de membre officiel, le candidat à l’adhésion se verra accorder celui de membre-désigné.

Pour que la Nouvelle-Calédonie entre dans l’APEC, il faut tout d’abord qu’elle soit souveraine vis-à-vis de la France. Ensuite, sa position géographique dans le pacifique sud lui permettrait de répondre au critère d’entrée dans la coopération. La KNC doit également avoir des liens économiques avec des pays membres de l’APEC, une économie de marché axée vers l’extérieur, avoir un programme d’action individuel qui contribuera aux programmes d’action collective, et être en phase avec les principes directeurs de l’APEC.
Ensuite, le consensus décisionnel étant l’un des principes de base de l’APEC, l’ensemble des pays membres doivent se mettre d’accord sur l’entrée ou non d’un pays au sein de l’APEC. Si initialement l’admission de nouveaux pays était assez facile, c’est en 1993 qu’ un délai précis et des critères d’entrée officiels ont été établis.
Si le candidat est accepté, il sera dans un premier temps nommé “membre-désigné”, avant de devenir officiellement membre de l’APEC, le temps de s’acclimater au fonctionnement de la coopération.

Sources :

À propos de l’APEC | L’APEC

Quel est le rôle de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) ? – Geo.fr

L’APEC a été formée à la fin des années 1980 alors que les échanges entre les économies de l’Asie-Pacifique s’intensifiaient amenant une certaine interdépendance entre elles (uqam.ca)

Coopération économique pour l’Asie-Pacifique — Wikipédia (wikipedia.org)

APEC (Asia Pacific Economic Cooperation) – Encyclopædia Universalis

Asie-Pacifique. Un sommet de l’APEC divisé jusqu’au bout (courrierinternational.com)

Reynolds Clark W., Thoumi Francisco E., Wettmann Reinhart, A Case for Open Regionalism in the Andes : Policy Implications of Andean Integration in a Period of Hemispheric Liberalization and Structural Adjustment, Washington, D.C., Agency for International Development (USID) 1993.

Le régionalisme ouvert latino-américain : un essai d’interprétation systémique (openedition.org)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑

En savoir plus sur Association Présence Kanak - Maxha

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture