Dans cette édition, Stéphanie COULON nous emmène rencontrer le peuple Kichwa et plus précisément de Samai Gualinga, originaire de Sarayaku, un village en Equateur. Cyberactiviste, membre de l’équipe de la radio « Wayra Supai », « L’esprit du vent » en français, Samai nous parle du combat du peuple Kichwa.
« Wayra Supai » c’est la voix du peuple Kichwa, c’est celle qui permet de faire entendre depuis la forêt amazonienne, le cri d’alerte d’un peuple qui, comme en Kanaky/Nouvelle-Calédonie, défend sa Terre, pilier central de son identité et de sa culture.
En Equateur, les multinationales extraient du pétrole, exploitent le bois..une activité qui nuit l’existence du peuple Kichwa. Cette interview c’est un miroir de la lutte des peuples autochtones dans le monde.
Nous avons choisi de parler de Wayra Supai et du peuple Kichwa car nous nous reconnaissons dans leurs luttes. Nous avons choisi de mettre en avant le cyberactivisme car le développement des nouvelles technologies décloisonne les luttes.
Nous avons choisi de nous entretenir avec Samai Gualinga car son engagement , ses défis, nous les partageons et sommes pleinement conscientes des enjeux de leur combat et des défis que son peuple a à relever.
En deuxième partie de l’émission, Anaïs, dans sa chronique littéraire nous propose de découvrir un texte de Maria da Graça Costa intitulé « Agroécologie, écoféminisme et bien vivre : émergence décoloniale dans le mouvement environnementaliste brésilien » un texte publié en mai 2022 dans l’ouvrage « Pensée Féministe Décoloniale » aux Editions Anacaona.
Le texte qui nous intéresse dans ce livre « Agroécologie, (éco)féminismes et bien vivre » a été publié pour la première fois en 2017 et traduit en français pour cette anthologie. Dans ce texte, Maria de Graça Costa trace la généalogie du mouvement environnementaliste au Brésil ainsi que l’apparition du concept d’agroécologie comme stratégie productive et « durable ».
L’auteure explique que dans les années 2000, les mouvements sociaux ont commencé à s’approprier les discours et les pratiques de l’agroécologie. Par exemple, elle cite les mouvements de lutte pour la terre comme le Mouvements des travailleurs ruraux sans terres et le Mouvement des petits agriculteurs qui « voient l’agroécologie comme une stratégie de lutte en faveur de la justice socio-environnementale ».
L’agroécologie est donc un mouvement mais aussi un champ de savoirs et de pratiques qui permet « la production agricole avec pour objectif la réduction de l’impact socio-environnemental de la production d’aliments, tout en valorisant les savoirs traditionnels et la paysannerie comme sujet et forme d’organisation sociale. »
A partir de l’articulation entre le mouvement agroécologique et le mouvement féministe, Maria de Graça Costa nous explique que le concept de bien vivre a été revendiqué par les mouvements sociaux afin « d’abandonner la logique du mieux vivre prêché par le capitalisme – entendu comme la liberté qu’un groupe de la société a de consommer toujours plus, au détriment de la majorité – et d’assumer la logique du bien vivre comme droit de toutes et tous à la dignité, à a subsistance et à un environnement sain. » Le bien vivre est tiré d’un terme quechua et est maintenant connu internationalement notamment grâce aux leaders autochtones d’Amérique Latine.
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